La précocité de la prise en charge de l’enfant en odontologie conditionne son avenir bucco-dentaire et son attitude positive vis-à-vis du cabinet dentaire. Malheureusement, c’est encore trop souvent tardivement et dans le contexte d’une urgence que s’effectue le premier contact.
En effet, les premières poussées dentaires peuvent s’accompagner de manifestations diverses telles que légère hyperthermie passagère, érythèmes, diarrhées…
Le chirurgien dentiste pourra informer les parents sur les méthodes permettant de diminuer cette gène (anneau de dentition, utilisation de baume premier age..)
Dès l’apparition des premières dents, un nettoyage bi quotiden devra être réalisé par les parents, d’abord à l’aide de compresses puis au fur et à mesure de l’apparition des molaires de lait, à l’aide d’une petite brosse à dent.. Le chirurgien dentiste sensibilisera également les parents sur leur propre hygiène bucco dentaire ; en effet, la contamination précoce bactérienne par le streptocoque mutans se fait le plus souvent selon une transmission mère enfant appelée transmission verticale et est consécutive à certains comportements comme le partage d’une brosse à dent, d’une cuillère…
L’utilisation de dentifrice fluoré (chez l’enfant ne sachant pas cracher) sera conditionnée à l’utilisation d’autres sources de fluor. En effet, les risques de surdosage au fluor sont importants chez le jeune enfant.
Le rôle bénéfique du fluor dans la prévention de la carie n’est plus à démontrer. Cependant, il est essentiel de ne pas multiplier les sources (gouttes et comprimés, certaines eaux embouteillées, sel, dentifrices…) C’est pourquoi toute prescription liée au fluor doit s’accompagner d’un bilan des apports ingérés par l’enfant ainsi que d’une évaluation de son risque carieux.
La consommation fréquente de biberons contenant des liquides sucrés tels que les jus de fruits, les sodas ou le lait ( y compris le lait naturel qui contient du lactose ), ainsi que l’allaitement tardif dit « à la demande » ( l’enfant s’endormant au sein de sa mère) augmentent le risque de développer des caries.
D’une manière générale tout comportement alimentaire néfaste tels que grignotages, prises alimentaires ou médicamenteuses fréquentes (sous formes de sirops sucrés ou de granules homéopathiques) représente un danger pour les dents de l’enfant.
Ces habitudes sont d’autant plus préjudiciables lors de l’endormissement (sieste ou nuit). En effet, la quantité de salive étant réduite pendant le sommeil, l’enfant se trouve alors dans une période d’hyposalivation et les aliments vont alors stagner dans la cavité buccale. Les acides issus de la fermentation des aliments vont donc enclencher le processus de déminéralisation de l’émail sans que la salive, élément essentiel dans la lutte contre la carie, puisse jouer son rôle régulateur.
Les traumatismes dentaires sont fréquents chez l’enfant jeune et le chirurgien dentiste doit être consulté au plus tôt.
Sur les dents lactéales, on observe le plus souvent des traumatismes de type luxation en raison de la malléabilité de l’os.
Toute consultation traumatique doit comprendre un examen clinique complet ainsi que des examens radiographiques.
Un suivi rigoureux doit être instauré afin de surveiller la vitalité pulpaire des dents traumatisées et d’évaluer l’os et les germes sous jacents.
Il est à noter que l’attitude thérapeutique en traumatologie n’est pas toujours la même pour les dents lactéales que pour les dents définitives. Par exemple, lors d’une expulsion, une dent de lait ne sera jamais réimplantée.
Face à la succion du pouce et de la tétine, l’attitude du praticien doit être nuancée. Il lui faut balancer entre le respect de cette habitude qui relève d’un besoin affectif et la nécessité d’en éviter les conséquences telles que déformation palatine et déplacements dentaires.
Pour une grande majorité d’enfants, cette succion est interrompue avant l’age de 4 ans. Lorsque ces habitudes perdurent, le chirurgien dentiste devra sensibiliser les enfants et ce dans tous les cas avant évolution des dents permanentes.
Un suivi régulier de l’enfant est essentiel afin de maintenir sa santé bucco dentaire.
La fréquence des visites de contrôle ne doit pas être fixée arbitrairement mais doit prendre en compte les facteurs de risques individuels. Des suivis personnalisés seront donc établis par le chirurgien dentiste lors d’un suivi traumatique ou d’un patient présentant un risque carieux.
Dernière mise à jour : juin 2009
Source Association Dentaire Française